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La Fondation Pinault de Paris n'ouvrira pas en juin dans l'ex-Bourse du Commerce

par Etienne Dumont
19 mars 2020

Encore un renvoi! La pandémie, bien sûr. Mais aussi des finitions à terminer. Et je ne vous parle pas du montage, devenu impossible, des premières expositions programmées.

Ce n’est pas la surprise du mois. La chose me semblait aller d’elle-même. Je n’en ai pas moins reçu ce mercredi à 12 heures un communiqué (collectif, évidemment, je ne suis pas cul et chemise avec la maison!) pour annoncer que la Bourse du Travail, réaménagée pour François Pinault, n’ouvrirait pas comme prévu les 13 et 14 juin. Le chantier se retrouve depuis quelques jours au point mort. On en arrive dans la délicate phase de finitions. Il y aurait aussi fallu plus tard du temps pour aménager les premières expositions. Au pluriel, comme il se doit. Internationales, bien sûr. Prestigieuses, naturellement. Mais au contenu restant toujours mystérieux. La Fondation Pinault entendait dès le départ ménager ses effets.

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C’est donc en septembre, à une date que le milliardaire n’est pas le seul à décider vu la pandémie actuelle, que le bâtiment plusieurs fois reconstruit entre la XVIIIe et la fin du XIXe siècle devrait (conditionnel) se voir inauguré. Sa mue a été assurée par l’architecte japonais Tadao Ando, qui avait déjà conçu l’aménagement des deux antennes vénitiennes de la Fondation. La partie concrète a été confiée à l’Agence NeM/Nimey et à Marca Architectes. Le patrimoine a eu son mot à dire. Il s’agissait autant de respecter la colonne remontant elle à un édifice voulu au XVIe siècle par Catherine de Médicis que les fresques académiques de la coupole, signées Evariste Lunminais ou Georges Clairain (il yen a 1400 mètres carrés!). Les journalistes invités à venir voir la restauration ont été séduits par le respect des substances d’origine.

Encore une fondation...

La fondation communique par la voix de Martin Béthenod. C’est lui qui est en charge du lieu parisien, dont il entend faire un contre-poids à ce Beaubourg qui ne se trouve pas très loin. Cela fera encore un lieu de plus pour le contemporain à Paris. Les Galeries Lafayette ont ouvert leur fondation en 2018 dans le Marais, rue du Plâtre (ne me faites pas dire qu’elles ont essuyé les plâtres). Agnès B, la styliste de mode, vient de faire de même (c’était le 2 février) dans un quartier culturellement déshérité, le 13earrondissement. Il n’y a plus qu’à trouver des visiteurs! Ce sont eux que les musées privés finiront par se disputer.

 

Paru dans Bilan.ch le 18 mars 2020