Johan CRETEN, New York Glory 7, 2015, © Gerrit Schreurs & Johan Creten, © Adagp, 2019

Johan Creten

par L'Art à Genève
18 janvier 2019

L'artiste flamand Johan Creten expose à artgenève 2019 chez Emmanuel Perrotin

Quelles sont vos origines ? 

La terre Flamande, lourde, humide et fertile, champs de bataille et champs de blés.

Où travaillez-vous ?

Là où je trouve « terre et solitude » … 
Un atelier blanc à Miami, une hacienda dans le désert du Mexique, un garage à Sète, une usine au Wisconsin… 
Une multitude d'ateliers nomades et de terres inconnues… à chaque fois, recommencer.

Le souvenir de votre première exposition ? 

À 11 ans, dans la rue, devant un magasin de fournitures pour artistes dans une ville Belge, lors du grand marché. 
Le propriétaire du magasin me donnait gratuitement tous les outils que je souhaitais à conditions que je peigne devant son magasin.

J'ai peint, j'ai vendu et je ne me suis jamais arrêté.

Pourquoi êtes-vous un artiste engagé ? 

La réponse est dans mes œuvres, il suffit de regarder, de se laisser porter, de se laisser toucher.

Johan CRETEN Odore di Femmina, Hong Kong beauty , 2013 - 2014, © Claire Dorn, © Adagp, 2019

 

Quelles sont vos influences/références ? 

Mes parents, fous de livres et de travail m’ont beaucoup influencé. Mais également des rencontres formatrices avec les « Leonard », Bob Miller, autant d'histoires à raconter… Francis Bacon croisé dans la rue, William Burroughs lu sous une couverture, le « Vivisecteur », un roman de Patrick White.

Pourquoi le choix de la céramique et du bronze ?

Des tabous très fort collent à ces matériaux. La terre sale touchée par le paysan, le laboureur, le prolétaire, l’artisan.

Mais également la terre magique, modelée par Dieu pour créer Adam.

Et à ceci s’ajoute le fait de « jouer avec le feu ». Ce sont autant de gestes symboliques forts. 
Toucher la terre avec ses mains pour faire du beau, loin de l'esprit, loin d’une certaine conception intellectuelle de l’art. La terre devient suspecte.

Le bronze quant à lui, symbolise le « bourgeois » par excellence, il est directement lié à l'argent, à l'ambition d'immortalité. 
Il est suspect lui aussi. Si suspect pour le milieu de l’art…

Johan CRETEN Pliny's sorrow - Library version, 2015, © Claire Dorn, © Adagp, 2019

 

Qu’attendez-vous de votre participation à la foire artgenève ? 

Émouvoir, surprendre et vendre naturellement.

Est-ce important pour un artiste d’être présent physiquement sur la foire ? 

Qui disait : « Amener un artiste à une foire, c'est comme de montrer l'abattoir à un taureau » !

Sur une foire, trouvez-vous de nouvelles inspirations ? 

Non.

Quel type de rencontre fait-on en tant qu’artiste à artgenève ? 

C’est un endroit formidable pour les rencontres amoureuses, d'ordre esthétique évidemment !

Quelle relation entretenez-vous avec votre galerie, la Galerie Emmanuel Perrottin ? 

Confiance absolue, c'est bien de se sentir soutenu mutuellement.

Etes-vous représenté par d’autres galeries à l’international ? 

La galerie Almine Rech à Bruxelles, ainsi que la galerie Transit à Mechelen (Belgique).

Dans quelle ville souhaiteriez vous exposer absolument et pourquoi ? 

Je rêve encore de Venise, de Kassel, mais aussi de lieux insolites. 
J'ai beaucoup aimé mes projets au Louvre ou dans la citerne Yerebatan à Istanbul.

Quels sont vos projets ?

Une énorme exposition à la galerie Leila Heller à Dubaï, (Émirats Arabes Unis) en Mars prochain pendant la foire d'art contemporain Art Dubaï 2019 et la Biennal Sharjah.

Je montrerai également plusieurs sculptures monumentales dans le parc de sculptures de Pilane en Suède à partir de Mai. Mais aussi la sortie d'un nouveau livre et un voyage de 3 mois au Japon pour réaliser des œuvres dans les fours historiques traditionnels de Shigaraki.