Niklas Svennung

by L'Art à Genève
23 mai 2019

Galeriste. Galerie Chantal Crousel, Paris      

Votre rôle dans le monde artistique ?

Faire aimer des expressions nouvelles et essayer de faire changer d’avis.

Quel a été le déclic ?

Je suis tombé dans la marmite quand j’étais petit.

Aujourd’hui quelle est votre motivation ?

Je tente d’accompagner nos artistes et notre public à travers les mutations des modes d’expressions, de lectures, d’informations ; de ne conserver que ce qui est indispensable et qu’on regardera encore dans 50 ans comme un indispensable.

Votre rapport au marché de l’art ?

Il faut savoir prendre des risques c’est vrai, mais ils doivent être personnels pour être porteurs. C’est la seule façon d’apprendre et de connaître notre attachement sincère à une oeuvre et ce qu’elle nous apporte à titre personnel. 

Le courant artistique que vous préfèrez ?

J’adore les surréalistes, l’humour belge, mais aussi le NY des années 2000, au moment de l’arrivée de Google, Youtube.

La qualité que vous préfèrez chez un artiste ?

Je dois en donner deux : le talent accompagné de la modestie. 

Ce que vous redoutez le plus chez un artiste ?

Qu’il ou elle s’ennuie.

Quel est le rôle d’un musée d’art contemporain ?

J’attends beaucoup des musées en cette période d’information intense, mais justement, être là pour faire ressortir les idées et les gestes qui resteront dans l’Histoire. Il est indispensable néanmoins de rester le plus autonome possible du marché, d’où le rôle primordial de mécènes et des soutiens désintéressés. 

L’oeuvre d’art est-elle un objet sacré ?

Pas forcément et heureusement que ce n’est pas une condition. Je pense que cette terminologie vient avec la postérité, si l’oeuvre a changé le cours d’une civilisation, c’est une vaste ambition, mais pas impossible. 

Quelle est pour vous la ville la plus artistique ?

Paris bien sûr ! Je ne connais pas de ville au monde avec une telle diversité de périodes, de géographies. C’est une chance absolue de vivre et d’exercer ce métier ici. Et les artistes nous le rendent bien, les parisiens bien sûr, mais aussi tout ceux, étrangers qui répondent et se mettent à la hauteur de cette offre. Néanmoins, nous avons le privilège de cette histoire et elle ne doit pas nous empêcher d’aller de l’avant et de se dépasser. 

Que seriez-vous sans l’Art ?

Je serais probablement en mer, en quête de quelque chose de beau,  profond, agité.