Bill Culbert – Last Station

Joseph-Charles Farine
3 avril 2019

Hommage à Bill Culbert, décédé le 28 mars 2019 

Installation de Bill Culbert à la galerie Andata Ritorno, Genève

Il a fait de sa vie une constante recherche de lumière, il a usé ses yeux à mieux la cerner. Il avait dans le regard cette profondeur de la gentillesse sans fard. Il vient de fermer ses yeux et les miens sont embués de larmes aux souvenirs si intenses de vie et d’émotion, de création que nous avons partagés ensemble, dans l’amitié toujours et l’exigence du travail. Tout était toujours parfait dans notre collaboration et jamais depuis cette première exposition de novembre 1991, il n’y eut de heurt entre nous, nous n’avons connu que de belles heures. Son sourire était toujours au rendez-vous, et le résultat parfait d’efficacité, d’élégance et de charme dans les œuvres accomplies avec une intelligence directe qui donnait l’illusion de l'évidence. Je me souviens de Bill affirmant avec justesse : « C’est beaucoup de travail » à propos de pièces ayant repéré le miracle des ombres mais dont le résultat donnait l’illusion d’une simplicité extrême. J’ai aimé et eu le privilège de travailler, collaborer et vivre avec cet homme et cette âme faite d’une bonté extrême. Bill vient de partir pour la lumière céleste et éternelle qu’il a su si bien reproduire et insuffler dans des centaines d’œuvres. Bill a fermé les yeux mais il n’a pas fini de nous les ouvrir avec cette capacité d’émerveillement qui était la sienne. Sa lumière d’être n’a pas fini de nous éblouir, au-delà des portes du ciel qui, on ne pourrait en douter, se sont ouvertes à son grand cœur et continueront de nous embellir ce monde sur terre dans le bonheur de l’amour de la clarté qu’il a tant travaillé et donné dans les plus belles retombées des signes lumineux perçus par-delà les nuages, en sachant regarder les cadeaux de l’astre soleil jusqu’à l’aveuglement de la chance de vivre. Voir la lumière en face nécessite de cligner les yeux, et ces murmures du regard sont peut-être cette humilité à garder face à un absolu que d’aucuns appellent Dieu mais qui est sans doute la Dignité d’être au monde et d’y faire le mieux.

Joseph-Charles Farine 2 avril 2019

 

Jospeh-Charles Farine & Bill Culbert

Bill Culbert, Biennale de Venise ©VK

Bill Culbert, Biennale de Venise ©VK

Bill Culbert, Biennale de Venise ©Anais Comerro