César Goce chez CHONG Gallery

Cerise Dumont
8 octobre 2025

Dans Urban Distortion, l’artiste espagnol César Goce explore l’énergie des métropoles contemporaines à travers des huiles sur bois où le mouvement, la couleur et le son semblent se fondre en un seul rythme visuel. 

Dans son exposition Urban Distortion, présentée à la galerie Chong, César Goce (1994) retrace ses voyages à travers Tokyo, New York ou la Nouvelle-Orléans, restituant les atmosphères urbaines qui l’inspirent. Ses peintures à l’huile oscillent entre figuration et abstraction, entre souvenir et sensation immédiate. Passages piétons, néons, silhouettes anonymes et reflets mouvants s’y confondent dans une vision quasi cinématique, où la ville devient pulsation — lumière et bruit mêlés.

Formé aux Beaux-Arts de Valence, l’artiste conjugue une solide technique classique avec une sensibilité résolument contemporaine, marquée par la culture visuelle du street art et du cinéma. Ses compositions, parfois proches de la photographie, traduisent le flux urbain autant qu’elles l’interprètent. Les titres de ses séries — Liquid ShadowsVisual Traffic — évoquent ce va-et-vient permanent entre observation et dérive, entre regard et ressenti. Inspiré par la musique, les sons et les rythmes de la ville, Goce cherche à en peindre non seulement l’image, mais aussi la vibration.

Le support joue ici un rôle fondamental. Travaillant presque exclusivement sur bois, qu’il découpe et façonne lui-même, l’artiste transforme chaque cadre en objet sculptural : certains suivent des formes classiques, d’autres évoquent des gouttes ou des distorsions d’image. Ces cadres singuliers brouillent les repères de la représentation et accentuent l’impression de mouvement, d’énergie, qui émane des créations de Goce. Une seule œuvre de l’exposition, peinte sur toile de lin, vient contraster avec cette matérialité affirmée, soulignant encore le dialogue entre fluidité et structure.

Dans Urban Distortion, César Goce révèle une véritable partition visuelle. La ville n’y est plus un simple décor, mais une matière vivante, en constante mutation. Jouant avec les perspectives, fracturant les lignes et recomposant les détails, ses tableaux transforment l’acte de regarder en une exploration de la mémoire et des espaces.

 

 

Pratique :

 jusqu'au 18 décembre 2025

https://www.artageneve.com/lieu/galeries/chong-gallery