Injustice environnementale – MEG

Vanna Karamaounas
22 septembre 2021

Partout dans le monde, près d’un demi-milliard d’autochtones défendent leurs droits face aux injustices. Le MEG donne la parole à ces peuples qui proposent de modifier la relation avec les écosystèmes pour faire face aux dégradations de l’environnement. 

C’est un témoignage de l’engagement et de la résistance des peuples autochtones face à l’urgence climatique et environnementale. 

Il s’agit d’une époque très engagée sur le changement climatique avec l’impact sur les populations autochtones qui entretiennent des relations étroites avec la nature, les animaux et les plantes qui composent l’écosystème et sur l’utilisation durable des ressources. 

« Prendre soin et réparer ce qui semble irréparable .»

Prendre soin aujourd’hui mais aussi pour les générations futures. Prendre soin de son environnement c’est aussi prendre soin de sa communauté. Prendre soin des langues, de sa langue maternelle, qui sont en danger. La notion de responsabilité est importante. 

Le changement climatique affecte tout le monde ici et maintenant.

Les peuples autochtones défendent leurs droits en tant que « Nation » et se retourne souvent vers Genève à l’ONU et la Déclaration des Nations Unies, article 33.1 de 2007 qui dit « Les peuples autochtones ont le droit de décider de leur propre identité ou appartenance conformément à leurs coutumes et traditions, sans préjudice du droit des autochtones d’obtenir, à titre individuel, la citoyenneté de l’Etat dans lequel ils vivent. » 

Sur tous les continents, ces peuples protègent leurs territoires et transmettent aux plus jeunes leurs savoirs et savoir-faire ancestraux, transmettent l’éthique du soin et de la réparation par le geste et la parole. 

Sur invitation du MEG, des artistes contemporains ont créé des œuvres pour accompagner l’exposition.

« Le monde brûle de partout et trop de monde continue de l’ignorer » 

affirme l’artiste sculpteur de masques Ts’msyen, Gyibaawm Laxha-David Robert Boxley né en 1981 dans le sud-est de l’Alaska qui continue à enseigner la culture Ts’msyen à sa communauté.

Sur l’île d’Annette, on tisse l’écorce du cèdre pour sauvegarder une langue menacée. Le Sm’algyax est une langue en déclin en Alaska. 

Mais la pratique de la vannerie se perd aussi « On tresse l’amour et le respect dans la vannerie Ts’msyen de l’île d’Annette, en voie de disparition et faite de cèdre rouge » dit l’artiste vannière Ts’msyen, Mangyepsa Gyipaayg-Kandi Mc Gilton née en 1985 dans le sud-est de l’Alaska.

« Les objets que l’on façonne sont des offrandes pour le peuple des saumons, le saumon qui, pour nous, est un être important et à qui on rend honneur. »

La philosophie Ts’msyen exprime l’unité grâce à l’amour et la conscience universelle.

 

« C’est la première fois que je montre cette œuvre, ce processus de réparation, de folie et de lutte. » Maret Anne Sara

Maret Anne Sara, née en 1983 en Norvège, dans la partie Sàpmi. Cette ex-journaliste Sami décide de devenir artiste en 2012 car elle ressent et pense que sa voix en tant qu’artiste sera plus forte, le sujet si personnel ne trouvera pas d’objectivité en tant que journaliste. Le gouvernement a exigé que les éleveurs de rennes abattent 40% de leur cheptel. Sa famille est touchée ainsi que toute la communauté Sami. Maret Anne Sara porte un regard critique sur les questions sociales et politiques qui touchent le peuple Sami et en particulier les communautés d’éleveurs de rennes. Elle est une des trois artistes Sami qui représenteront le pavillon nordique de la Biennale de Venise en 2022.

 

 

 

Le MEG espère toucher par cette exposition, qui annonce un nouveau cycle en lien avec la durabilité, un public très engagé par les causes environnementales.

Des artistes de Norvège, d’Alaska, du Nord-Quebec, des îles du Pacific et de Guyane française ont collaboré avec les experts, la commissaire d’exposition du MEG, Carine Ayélé Durand et l’équipe de conception de l’exposition. 

Adrien Rovero, designer à Renens s’est occupé de la scénographie de l’exposition « Injustice environnementale – Alternatives autochtones » en appliquant le « Less is more » avec des matériaux éco-responsables, réutilisables, recyclables et des décors ou matériaux qui ont déjà servi dans des expositions antérieures. Ceci afin de réduire l’impact environnemental. C’est une aussi exposition responsable écologiquement.

 

Pratique :

MEG boulevard Carl Vogt 65-67 - 1205 Genève – ouvert mardi au dimanche 11h-18h

Exposition temporaire du 24 septembre 2021 au 21 août 2022

https://www.artageneve.com/lieu/musees-fondations/meg-musee-dethnographie-de-geneve