
Le Commun : Renaissance 2.0 – SZKMD
Dans les locaux de l’ancienne Société genevoise d'instruments de physique (SIP), le Commun accueille Renaissance 2.0, une exposition transdisciplinaire collective d’un genre nouveau, qui vient interroger la place de l’intelligence artificielle dans l’art.
Avec 7 installations collaboratives sonores et visuelles et plus de 20 événements venant animer les espaces du Commun, Renaissance 2.0 repousse les limites du réel. Cette exposition transdisciplinaire collective, mise sur pied par l’association genevoise SZKMD, explore les façons dont l’avancement technologique dans les domaines de l’intelligence artificielle vient bouleverser notre rapport à la réalité. Les artistes, en collaboration avec des chercheurs des disciplines variées, tentent de faire émerger de nouveaux paradigmes, d’inventer des méthodologies inédites et d’apporter quelques réponses créatives aux questions que nous nous posons tous aujourd’hui.
Cherchant à démystifier certaines notions préconçues sur la réalité virtuelle ou l’I.A., Renaissance 2.0 propose des exemples concrets des collaborations entre humains et monde digital. Les œuvres et les performances présentées dans l’exposition proposent des moments uniques d’interpellation, de résonance, d’imagination et de création, dont beaucoup font déjà partie de nos expériences au quotidien. Fonctionnant un peu à la manière d’un prisme dont chaque installation et chaque événement serait l’une des facettes, Renaissance 2.0 propose de multiples pistes pour appréhender le concept complexe du rapport au réel à l’ère des nouvelles technologies.
Parmi les exposants, on retrouve plusieurs artistes bien établis dans le paysage culturel genevois. Le public peut ainsi découvrir en avant-première Place(s) Space(s), le nouveau film de Pascal Greco, qui propose au public un voyage poétique à l’intérieur d’un jeu vidéo fantasmé. Son œuvre vient interroger les perceptions sensorielles physiques que peuvent avoir les joueurs et la possible mise-en-abyme du virtuel dans un narratif filmique. Peu à peu, les images « réelles » de nature, de pierres et de forêts sont remplacées par des éléments numériques, sans pour autant rompre avec la sensation d’immersion – renforcée par la musique composée par l'artiste américain r beny. L’expérience, qui dure une quinzaine de minutes, se révèle troublante.
Le duo formé de Paul Petrino & Antón de Macedo s’est quant à lui attaché à bâtir un pont entre le passé et le futur, en réalisant un livre d'artiste dont la forme de grimoire évoque un temps révolu, mais dont le contenu aborde la construction du savoir avec les nouvelles technologies. Réalisée uniquement avec des ouvrages édités avant l'arrivée d'internet, C0CH (E0.IG) est une œuvre reliant deux mondes, deux époques.
L’installation est accompagnée par le projet 200k+ de Baptiste Milesi & Tammara Leites (Studio Transmii). Sortant le public de sa posture traditionnellement contemplative, 200k+ fonctionne comme une invitation à expérimenter. Les spectateurs/utilisateurs interagissent avec les textes originaux du grimoire en les transformant à l’aide de l’intelligence artificielle. En scannant des QR codes disséminé sur les grandes bandes de textes suspendues au plafond de la salle, les visiteurs de l’exposition demandent à l’IA de reformuler les citations des ouvrages, créant ainsi une nouvelle version des textes. Au terme du processus, le texte commandité par l’humain et réalisé par la machine est imprimé, contribuant ainsi à matérialiser un nouveau patrimoine littéraire collectif.
L’oeuvre Exsiccata, de Robert Turner Collective, se compose d'une collection d'environ 60 carrés colorés contenant des images hybrides d’arbres et de branches. Imprimées au pigment ou projetées via un projecteur, évoluant lentement ou demeurant statique, la plupart des images ainsi composées sont un mélange de ces possibilités. L’ensemble opère en faisant fusionner des concepts qui s'opposent naturellement : le physique et le virtuel, l'immobile et l'évolutif, l'existant et l'imaginaire, le réel et le faux. Exsiccata peut être regardée dans ses détails - chaque image individuelle pouvant être contemplée pour elle-même-, mais le mur entier forme un paysage en soi.
Le public pourra également découvrir la dernière série d’œuvres visuelles d’Angela Marzullo (a.k.a. Makita), l’installation pluri-sensorielle Dodo 5D d’Emma Souharce, K&A et leur installation évolutive multi-média, sans oublier les polyèdre sonores de André Ourednik.
Pratique :
L’exposition est à voir jusqu’au 9 mars 2025 : Le Commun
Rue des Vieux-Grenadiers 10
Bâtiment J
1205 Genève
1er et 2e étage