Photo ©Vanna Karamaounas

Sculpture Garden 2020 | Balthazar Lovay

par L'Art à Genève
15 septembre 2020

La deuxième édition de Sculpture Garden se déploie rive gauche, principalement dans les Parcs des Eaux-Vives et de la Grange et ce, jusqu’à fin septembre. 

La deuxième édition de Sculpture Garden, biennale initiée par Thomas Hug, directeur de artgeneve et Lionel Bovier directeur du Mamco se déploie rive gauche, principalement dans les Parcs des Eaux-Vives et de la Grange et ce, jusqu’à fin septembre 2020.

Soutenue par la Ville de Genève et son Fonds d’Art Contemporain (FMAC), cette édition est proposée par le commissaire Balthazar Lovay, ancien directeur de la Kunsthalle de Fribourg Fri-Art qui répond à nos questions.

Organiser cette biennale de la sculpture s’inscrit comme une continuité de votre parcours ?

La réponse se déplie en multiples parties. Oui, car je m'intéresse beaucoup aux formats d'expositions, par exemple lorsque nous avons réalisé à Fri Art une exposition sur l'histoire du cinéma expérimental ou des projets dévolu à des recherches musicales spécifiques dans un lieu d'art contemporain. Un jardin de sculpture se trouve être un format aujourd'hui standard auquel il est intéressant de se confronter.

Oui encore car je poursuis une recherche sur des artistes historiques que l'on peut considérer comme des "redécouvertes" c'est le cas de Trix et Robert Haussmann ou Rosemarie Castoro (que j'ai découverte lors de la rétrospective du MAMCO) tout en restant proche d'une jeune scène artistique internationale, dans cette perspective nous présentons des productions de Ghislaine Leung, Dora Budor, Lou Masduraud, Ser Serpas ou Thimothée Calame.

Lou Masduraud, MOM (Moon Cycle Dew Fountain), 2020, Photo Julien Gremaud

Et non, car les enjeux d'un tel projet culturels sont nouveaux pour moi, j'ai énormément appris durant le processus et j'en sors grandi.

En se promenant en plein air et dans une nature merveilleuse on découvre des artistes confirmés suisses et internationaux et d’autres émergents. 

Comment avez-vous procédé au choix des artistes ou des projets ?

J'ai tenté de travailler avec des artistes qui – pour la plupart – n'avait quasiment jamais réalisé de sculpture pour l'espace public.
Ou du moins qui ne sont pas des habitué de cette pratique. C'était très galvanisant de débuter ces processus de production avec des artistes qui se permettent un rapport frais et neuf avec ce format. En parallèle j'ai invité des architectes et des designers. 

Mais la dynamique qui chapeaute le tout se loge dans la manière dont les artistes ont envisagés une vraie réflexion in-situ. C'est à dire que j'ai invité des artistes que je savais intéressés à visiter, analyser et répondre au lieu (topographie, histoire, aspects administratifs, logistique) de manière très engagée.

Quelle est la fonction aujourd’hui de la sculpture dans l’espace public, de l’espace commun ?

C'est une question extrêmement vaste. Il ne faudrait pas avoir trop de projections et d'attentes sur l'art dans l'espace public car le danger est d'instrumentaliser l'art en un outil de pacification sociale ou de marketing urbain, ce qui n'est pas son rôle. Néanmoins les événements culturels au sens large peuvent être des ferments qui permettent de recréer des manières de vivre ensemble et des traditions contemporaines, de tisser des formes identitaires positives, et même parfois de dynamiser des tissus économiques.

Matthew Lutz-Kinoy, The Rising and Setting of the Sun, 2020, photo Julien Gremaud

L’artiste nouvel acteur de l’espace commun, qui travaille la matière, mais aussi l’eau, la lumière ou la nature. 

Dans son mode d’occupation de l’espace, l’environnement devient-il une composante à part entière de son œuvre ?

Plusieurs artistes ont travaillé de manière à inclure l'environnement direct comme Lou Masduraud avec la fontaine de rosée, Dora Budor avec les arbres éclairés le soir au crépuscule. Et de manière moins directe d'autres ont manipulés des éléments contextuels comme le système d'irrigation par l'artiste conceptuel américain John Knight ou les structures administratives par Ghislaine Leung, entre autres.

John Knight, Grassroots, 2020, Photo Julien Gremaud

Ghislaine Leung, Private Sculpture, 2020, photo Julien Gremaud

Quelles sont les œuvres qui ont été produites par Sculpture Garden pour cet évènement ?

Ici la liste complète des nouvelles productions : https://sculpturegarden.ch/artists/

Trix and Robert Haussmann, Enigma, 2020, photo Julien Gremaud

Sculpture Garden, une belle opportunité pour les Genevois et les touristes d’avoir accès librement à des œuvres et de découvrir des artistes tout au long du parcours de cette biennale de la sculpture.

Olivier Mosset et ses cimaises en aluminium laqué blanc dans le Parc de la Grange. En ce moment également une rétrospective de l’artiste suisse au MAMCO.

Adel Abdessemed sur le quai Gustave Ador avec « Coup de tête » donné par Zinedine Zidane lors de la coupe du monde de football en 2006, sculpture en bronze. Une exposition chez Wilde Gallery dans le quartier des Bains.

Valentin Carron, artiste suisse qui a représenté la Suisse à la Biennale de Venise en 2013, analyse les signes culturels provinciaux, agricoles. « Dust Mint » est un empilement de 30 caisses à pommes en bois recrées pour ce projet en aluminium. 

Jean-Luc Moulène avec « Pyramid’os » une sculpture qui reprend les longs os de nos membres (jambe et bras) pour un faire une sculpture triangulaire en bronze.

Alexander Calder, « Le soleil sur la Montagne » œuvre à proximité du restaurant du Parc des Eaux-Vives. Collection du FMAC, Fonds Municipal d’Art Contemporain de la Ville de Genève.

Matthew Lutz-Kinoy, peinture monumentale « The rising and setting of the sun », Parc des Eaux-Vives.

L’ECAL et ses étudiants de 2ème année ont repensé un bisse, canal d’irrigation qui traverse le Parc des Eaux-Vives.

Trix et Robert Haussmann, le couple d’architectes zurichois propose deux pilliers et un fronton en miroir dans la clairière du Parc de la Grange.

Rosemarie Castoro, « Flashers » 3 ombres exhibitionnistes du métro de New York, Parc de la Grange.

Yona Friedman et son « musée sans bâtiment ». Le concept, l’utopie : Créer des sols vides pour les gens qui pourraient concevoir leur propre habitat et prendre ainsi conscience de leurs propres besoins. Parc de la Grange.

Isa Genzken et sa fenêtre géante dans le bas du Parc de la Grange, en référence au cadre et au chassis du peintre.

Nathalie Du Pasquier, membre du groupe Memphis, a dressé une colonne en briques terracotta « Terra Numero Uno » dans le haut du Parc de la Grange.

La liste des artistes est longue, nous vous laissons la découvrir avec le catalogue qui accompagne la biennale Sculpture Garden.

 

Pratique 

Parc des Eaux-Vives et Parc de la Grange, Quai Gustave Ador. Jusqu’au 30 septembre 2020. 

Visites guidées publiques : Dimanche 20 septembre à 17h30 et Mardi 22 septembre à 18h30. Rendez-vous devant le restaurant du Parc des Eaux-Vives.

www.sculpturegarden.ch