Valentin Carron « L’art pour l’art »
Valentin Carron, né en 1977 dans le Valais (Suisse) est un artiste confirmé qui représente la Suisse à la 55ème Biennale de Venise en 2013. Il est considéré comme un des artistes émergeant de la scène artistique suisse et expose dans le monde entier.
Est-on artiste ou devient-on artiste ?
Je suis artiste et tous les matins je me demande comment le devenir.
Vous faites partie du renouveau de la scène artistique suisse, êtes-vous un pionnier?
Si le nouveau est un pionnier, le renouveau est un repionnier.
Qu’est-ce qui a été décisif pour votre carrière ?
Le regard attentif que j'ai posé sur un catalogue raisonné de Piet Mondrian. C'était en 1992 à la bibliothèque de Sion.
Ambiguïté des matériaux, authenticité-doute des sujets, copies- répliques, mémoire des artisans, monde rural, symboles, comment choisissez-vous vos thèmes?
Je vis des moments particuliers et parfois ces moments particuliers peuvent devenir des obsessions.
Est-ce que l’artiste doit proposer le « jamais-vu », une nouvelle forme artistique ?
J’ai montré un résultat possible de ces instants de grâce en 2022 et il en découle forcément une oeuvre jamais vue.
Est-ce important pour un artiste de se renouveler et sur plusieurs supports ?
Je ne sais pas. Il y a au moins deux écoles distinctes : les fidèles à un médium et les autres.
A qui s’adresse d’abord votre art ?
A ceux qui ont le désir de le regarder, aux grands enfants de 18 à 88 ans et plus, aux professeurs de bricolage.
Est-ce vous qui produisez vos œuvres ? Si oui, est-ce pour rester libre ?
Oui je produis en grande partie mes oeuvres mais je suis aussi soutenu par mes galeries pour des productions conséquentes.
La croix monumentale sur la Messeplatz de ArtBasel 2009 est-elle le signe d’une consécration ?
Oui peut-être, c'était une de ces fameuses "production conséquentes". Je l'ai ensuite montrée à la Piazza Antonio Gramsci à Carrare, les voisins n'ont pas trop aimé je crois.
Quel regard portez-vous sur l’art aujourd’hui ?
Je continue de porter un regard enthousiaste et curieux, mon jugement peut être plus acerbe aussi. J'ai mon fil rouge qui m'est propre dans l’ " Histoire de l'Art " mais je laisse ce même fil se balader dans des zones qui me semblent moins confortables et ça me plaît.