Exposition

Max Jacot

Chantiers de vies

Il y eut le son. Il y eut les mots, et plus tard l’image.

Le son a d’abord été gentil, romantique, sage. Violon- celle. Mais le corps se débattait, l’insuffisance roman- tique le tourmentait. Et soudain le son brutal de la musique punk sous ses doigts a tabassé ce corps. Il a ressenti, il a aimé les chocs, il a regardé, aimé les corps qui dansent et se battent sur le plancher. Quelle joie !

Les mots quant à eux, depuis toujours, fabriquaient des ouvertures intérieures inimaginables. Nécessaires. Une fantastique lutte contre le Rien. Qui te menait à de nouvelles naissances.

L’image a fait son entrée sur ce champ de bataille. On lui demandait de fabriquer et jeter vers les corps des actes visuels. L’image semblait moins outillée pour s’attaquer au réel. Mais dans la fabrique de l’image

il était nu. Il n’avait rien appris selon des maîtres, personne ne lui avait rien dit, tout était à créer ! Cet appel-là fut irrésistible.

L’absence ou la rareté de la folie des corps sous les actes de l’image fut un manque et une souffrance.

Alors ce corps a su que l’image n’existerait qu’à la condition qu’elle apprenne à produire la même fureur que le son, qu’elle s’acharne à emporter la vie dans des espaces aussi inimaginables que là où t’emmènent les mots.

L’image n’a pas cessé de se battre pour ça, elle n’en n’aura jamais fini, car le manque est immense à pleurer.

 

En présence de l'artiste : vernissage 22 mai à 18h et finissage 26 juin à 18h